This is an automated archive made by the Lemmit Bot.
The original was posted on /r/france by /u/CreepyPastaga on 2023-10-15 12:18:26.
J’exerce un métier paramédical et j’ai été amenée à travailler avec beaucoup de psychologues, peut-être déjà une trentaine/quarantaine à ce jour. J’ai déjà croisé plusieurs bons psychologues, vers lesquels je pourrais envoyer des proches en toute confiance.
Mais force est de constater que dans la majorité des cas, j’ai plus souvent été stupéfaite par leur manque de connaissances théoriques sur les pathologies / les thérapies, et cette impression d’être face à des gens qui n’ont pas trop idée de ce qu’ils doivent faire.
Entre autres, j’ai constaté :
- un champ ultra réduit de connaissances qui ne correspondent pas à leur exercice actuel (genre, des psy qui ont fait des masters de recherche embauchés en structure d’accompagnement ensuite). J’ai déjà eu deux collègues qui m’ont dit qu’en prenant leur poste en IME (Institut Médico-Educatif), ils ne savaient pas vraiment quoi faire. Genre, les missions de leur propre métier n’étaient pas définies dans leur tête, ils ne connaissaient pas le public ou les approches recommandées. Souvent, c’est parce qu’ils venaient d’un autre champ théorique ultra spécifique qui ne correspondaient pas aux patients qu’ils recevaient ensuite.
- une méconnaissance de ce qui m’apparaît être la base de leur métier : je ne vais pas pouvoir résumer tout ce que j’ai déjà entendu de leur part, mais je retiens dans mon top ten, à une formation de notre équipe, la question de ma collègue psychologue du développement (je souligne DU DEVELOPPEMENT, donc détentrice d’un master spécialisé des pathologies des enfants) : “c’est quoi les signes de l’anxiété chez l’enfant ?” (genre, est-ce qu’on accepterait qu’un kiné demande ce que sont les signes d’une tendinite après 20 ans d’exercice ?)
- une incapacité à savoir accompagner les gens sans formation complémentaire après leurs études. C’est quasi unanime chez mes collègues : tous disent qu’en sortant de leurs études ils se sentaient incapables de proposer des thérapies. Genre OK, je comprends que ce soit dur mentalement, qu’on ait pas forcément la maturité, les épaules, qu’on ait besoin d’avoir un peu plus d’expérience… Mais eux me parlaient aussi d’un manque de théorie, de formation fondamentale à l’accompagnement, après 5 années (!) d’études. Mais c’est quoi qui est enseigné alors sur les bancs de la fac ?
Je ne me sens pas forcément bien d’écrire un message si jugeant mais j’ai trop souvent l’impression d’être face à des gens qui pratiquent de manière médiocre ou moyenne un métier pourtant si essentiel ! Je le répète, j’ai croisé des bons psy, et c’était une joie de bosser avec eux. Ce métier est passionnant et indispensable.
Alors c’est quoi le fuck avec ces études qui ont l’air quand même assez dures et qui sont longues, mais qui ne permettent pas à tout le monde d’être bien formé ? Je sais qu’on pourrait me répondre “la psychanalyse” et oui, je pense en tout cas que les conflits théoriques empêchent de construire des centre de formation complets et solides. Mais ces manques, je les observe chez tous les psychologues, issus de toutes les branches théoriques possibles.
Est-ce qu’on ne devrait pas revoir même le mode d’entrée des gens ? Faire un concours ? Ce qui permettrait dès la première année d’être dans des connaissances plus fonctionnelles ? (comme dans les études paramédicales). Est-ce qu’il ne faudrait pas plus de stages, d’apprentissages ? Est-ce qu’il faudrait arrêter les masters super spécifiques alors qu’on sait que les psychologues vont ensuite probablement travailler où ils vont trouver du travail ?